On ne trouve pas de « cas lourds » à Bellevue, il arrive parfois que le personnel de l’admission laisse filer entre les mailles des symptômes trop minimisés, mais globalement on y rencontre juste une population manifestement blessée, qui porte en elle une faille ouverte ou réouverte pour différentes raisons du cours de la vie. Ce sont des personnes qui traversent des moments tourmentés, des dépressions plus ou moins sévères, des manifestations bipolaires, des troubles de l’alimentation
ou des problèmes de dépendances, alcool et drogue.

En bref c’est une petite bulle d’âmes fragiles dont on sent un fond de détresse non masqué. Personne ne fait semblant d’aller bien à Bellevue, chacun ressent la douleur qui l’a amené ici et sait que la vie ne tient parfois qu’à
un fil.

Avec cette série de portraits en chambre, j’ai essayé de capter cette faille, l’isolement de ces chambres et l’instant de doute passager, bien humain, que chacun peut connaitre à un moment de sa vie.