Cette série s’inscrit dans le cadre d’un travail plus vaste, en cours à
Tokyo, qui comprend notamment la réalisation d’un film documentaire
et une autre série photos sur des fragments de corps.
Il y a quelque chose de singulier dans le muscle du regard, il s’use, se voile à force d’arpenter les mêmes endroits, de croiser les mêmes personnes, aussi particuliers puissent ils être.
Ce n’est qu’au bout de dix jours, après de longues heures à marcher dans Tokyo, que j’ai ressenti le besoin de sortir mon appareil. J’ai alors commencé à photographier les pas de portes dans certains quartiers résidentiels, m’attachant à fabriquer des compositions léchées avec ces natures mortes soignées que les propriétaires des maisons organisent devant leur entrée. Cela racontait quelque chose que j’observais souvent autour de moi : le soin apporté à des opérations du quotidien même les plus anodines. J’y trouvais là une forme d’humour, la névrose du dépouillement, quelque chose qui parle à mon penchant maniaque et perfectionniste, psychopathe du détail.
En lisant l’essai de Roland Barthes à qui j’emprunte ce titre de travail, je comprends mieux le désir d’images et de cinéma qui s’est réveillé en moi face à cette culture opaque. Je reconnais dans ses pages la fascination des gestes et des signes qu’offrent Tokyo puis le même besoin de ne pas expliquer, ne pas décrire, mais de désigner de façon concise et poétique, sans exotisme, à la manière du Haïku.
Il y a quelque chose de singulier dans le muscle du regard, il s’use, se voile à force d’arpenter les mêmes endroits, de croiser les mêmes personnes, aussi particuliers puissent ils être.
Ce n’est qu’au bout de dix jours, après de longues heures à marcher dans Tokyo, que j’ai ressenti le besoin de sortir mon appareil. J’ai alors commencé à photographier les pas de portes dans certains quartiers résidentiels, m’attachant à fabriquer des compositions léchées avec ces natures mortes soignées que les propriétaires des maisons organisent devant leur entrée. Cela racontait quelque chose que j’observais souvent autour de moi : le soin apporté à des opérations du quotidien même les plus anodines. J’y trouvais là une forme d’humour, la névrose du dépouillement, quelque chose qui parle à mon penchant maniaque et perfectionniste, psychopathe du détail.
En lisant l’essai de Roland Barthes à qui j’emprunte ce titre de travail, je comprends mieux le désir d’images et de cinéma qui s’est réveillé en moi face à cette culture opaque. Je reconnais dans ses pages la fascination des gestes et des signes qu’offrent Tokyo puis le même besoin de ne pas expliquer, ne pas décrire, mais de désigner de façon concise et poétique, sans exotisme, à la manière du Haïku.