L’Empire des Signes (2024)

Cette série s’inscrit dans le cadre d’un travail plus vaste, en cours à Tokyo, qui comprend notamment la réalisation d’un film documentaire et une autre série photos sur des fragments de corps.

Il y a quelque chose de singulier dans le muscle du regard, il s’use, se voile à force d’arpenter les mêmes endroits, de croiser les mêmes personnes, aussi particuliers puissent ils être.

Ce n’est qu’au bout de dix jours, après de longues heures à marcher dans Tokyo, que j’ai ressenti le besoin de sortir mon appareil. J’ai alors commencé à photographier les pas de portes dans certains quartiers résidentiels, m’attachant à fabriquer des compositions léchées avec ces natures mortes soignées que les propriétaires des maisons organisent devant leur entrée. Cela racontait quelque chose que j’observais souvent autour de moi : le soin apporté à des opérations du quotidien même les plus anodines. J’y trouvais là une forme d’humour, la névrose du dépouillement, quelque chose qui parle à mon penchant maniaque et perfectionniste, psychopathe du détail.